Jouet cassé

J'aurais pu être tant d'autres hommes, vivre tant d'autres vies que la mienne. Du clochard au milliardaire, de l'ébéniste à l'ingénieur atomique...

Qu'est ce qui fait un destin ? Quelques connexions neuronales de plus ou de moins, un peu plus de peau ici ou là...

Mais l'esprit, la volonté ?

Le corps n'est que le véhicule de l'âme. Je suis esprit. Ce corps m'empêche d'être moi puisqu'il à une date de péremption.

Que suis-je à l'intérieur ?

Je ne suis pas un être humain vivant une expérience spirituelle mais un être spirituel vivant une expérience humaine. Enfin c'est ce que disait ce bon vieux Teilhard.

Je regarde le cirque des hominidés qui marchent autour de moi. Les gueguerres de pouvoir, les certitudes, les pathétiques tentatives d'exister.

Oui je le confesse, c'est faire preuve de beaucoup d'orgueil que de me positionner hors de ce manège.

Pourtant, mon animisme me fait éprouver plus de compassion pour un jouet cassé que pour un humain hiérarchisé.

C'est peut être la grisaille qui me rend si froid.

J'ai comme l'impression que les gens cherchent à s'aimer eux-mêmes plutôt que de s'aimer les uns les autres.

Jésus s'est définitivement planté avec son message d'amour. Si il avait opté pour l'humour, il aurait eu plus de chance de concrétiser son rêve.

Et, au moins, on se serrait  marré plutôt que de se faire la guerre !